La Vy aux Moines

Parcours médiéval, tracé par les moines de Môtiers pour rejoindre les chanoines de Montebenoît.

Les 14 km de balade reliant La Brévine à Môtiers offrent à la fois une plongée dans le Moyen-Âge et une découverte des typicités du relief jurassien. Lac, glacière, crêtes et combes : un concentré de beautés naturelles sur fond historique.

Bon à savoir
- N'oubliez pas vos papiers d'identité pour traverser la frontière
Carte

La Vy aux Moines est un itinéraire historique, touristique et culturel franco-suisse traversant le massif jurassien de Môtiers (CH) à Montbenoît (FR).

Origine et histoire

Au Moyen-âge, les communautés religieuses explorent et s’approprient de petits territoires dans les vals du massif jurassien. C’est ainsi que dans le courant du VIe siècle, un monastère, qui sera connu plus tard sous le nom de Prieuré Saint-Pierre de Môtiers, voit le jour sur les rives de l’Areuse. Au cours des siècles suivants, le village de Môtiers se développe autour du Prieuré St-Pierre. A cette époque, deux abbayes – Cluny, en Bourgogne et La Chaise-Dieu, en Auvergne – se disputent l’autorité locale. En 1107, le prieuré St-Pierre est finalement rattaché à l’Abbaye de la Chaise-Dieu, il se retrouve alors sous les ordres des moines bénédictins.

Vers la fin du XIe, dans le val voisin dans les Hauts du Doubs, les chanoines de Saint-Maurice en Valais colonisent le Saugeais et y battissent, au XIIe siècle, l’Abbaye de Montbenoît.

Entre les deux vallées, les moines tracent alors une voie d’échange, la Vy, qui traverse la montagne. Au fil des siècles marchands, contrebandiers, réfugiés, idées nouvelles et savoirs empruntent cette voie alors réputée dangereuse. En effet le chemin est rude. Long de 33 km, il comprend deux points culminant à plus de 1200 mètres. Les pèlerins affrontaient la neige et le brouillard, traversant les crêtes et les combes marécageuses des Montagnes jurassiennes, passant par les tourbières de la Brévine et se confrontant aux nombreuses légendes locales comme celle de la Vouivre de Saint Sulpice.

Le 07.07.2007, l’association de La Vy aux Moines réouvre le sentier dans un but culturel et touristique

L’itinéraire et ses étapes

A travers les siècles, la Vy a continué d’être emprunté par les pèlerins.

Aujourd’hui elle est encore praticable. Un Sentier de Découverte ouvert et entretenu par l’association de la Vy aux Moines permet de parcourir la Vy à pied ou à VTT sur une distance de 33 km avec 940 m de dénivelé.

Étapes du parcours

L’itinéraire peut être divisé en 12 étapes, décrite dans le tableau ci-dessous:

Môtiers km 0 Altitude 735 m
Boveresse km 2 Altitude 735 m
La Citadelle km 6 Altitude 1212 m (Point culminant CH)
Lac des Taillères km 13 Altitude 1040 m
Le Bredot ( Marque la frontière franco-suisse) km 17 Altitude 1125 m
Les Seignes km 18 Altitude 1037 m
Le Théverot km 20 Altitude 930 m
Côte du Cerf km 23 Altitude 1210 m
La Fresse km 25 Altitude 1108 m
La Perdrix km 26 Altitude 1100 m
Hauterive-la-Fresse km 29 Altitude 981 m
Montbenoit km 33 Altitude 775 m

Une carte est également disponible retraçant l’itinéraire et ses étapes. Entre le Lac des Taillères et Le Bredot une variante passe par le village de la Brévine.

L’itinéraire à pied ou à VTT varie sensiblement:

  • Du côté suisse, une grande partie du sentier pédestre n’est pas praticable en VTT et vis versa, ceux-ci sont en effet balisés séparément (voir la carte pour plus de détails)
  • Sur France, les itinéraires pédestres et VTT empruntent le même chemin (le balisage VTT étant cependant plus partiel).

Sites pittoresques

Sur le chemin, le visiteur pourra observer 10 sites pittoresques accompagnés de panneaux descriptifs:

1 . Môtiers

Môtiers est un lieu protégé et un site culturel et touristique. On y trouve notamment le Prieuré de St-Pierre, l’Hôtel des Six-Communes (ancien marché couvert et lieu de justice, aux admirables arcades datant du XVIe siècle), le château d’Ivernois, la maison Rousseau (qui a abrité le philosophe de 1762 à 1765), la maison des Mascarons (Musée régional) et la maison de l’Absinthe.

2. Boveresse

On suppose que Boveresse tient son nom d’un ancien parc à bœufs sur lequel le village aurait été bâtis. Il est notamment très probable que ce coin de vallée fût une dépendance du Prieuré Saint-Pierre de Môtiers.

D’autre part, Boveresse fût également la capitale de l’absinthe « Antiquum caput absinthii », le village vivait en effet jadis de la culture de cette plante mythique. Un séchoir en bois témoigne de cette époque légendaire.

3. Le Tilleul des catholiques

Épargné par les bûcherons « Le Tilleul des catholiques » règne sur la forêt de Boveresse depuis plus d’un demi-millénaire. Une grande ouverture dans son tronc abritait une statue de Notre-Dame devant laquelle les pèlerins se recueillaient et priaient pour sa protection avant de poursuivre leur chemin. Avec la réforme du XVIe siècle, la statue fut arraché et mise en pièce mais on n’abattit pas l’arbre. Le tilleul creux est aujourd’hui un des derniers témoins de l’origine et l’omniprésence religieuse sur la Vy aux Moines.

4. Monlési

Monlési est une grande maison édifiée en 1755, par Abram de Pury, lieutenant colonel, historien, patriote et conseiller d’Etat qui la baptisa Mon-lési ( Mon Loisir ). Ses volets striés bleu et blanc, ont été peint de la sorte en l’honneur de la reine Louise de Prusse.

Monlési est aujourd’hui un bâtiment patrimonial de la région car Jean-Jacques Rousseau y séjourna de 1762 à 1765. Dans ses écrits, Rousseau évoque maintes fois Monlési et ses habitants.

Détruit par le feu, l’immeuble a été reconstruit à l’identique en 1799 en souvenir de l’hôte illustre qui y avait séjourné.

5. La Citadelle

La Citadelle appelée aussi Signal des Français est un sommet culminant à 1212,8 m et offrant une vue panoramique sur les Alpes et le Jura. À quelques pas du sommet sud, un fondement pierreux indique l’emplacement d’une ancienne ferme désignée sous le nom de Citadelle. On suppose que la bâtisse porterait ce nom car elle était fortifié pour se protéger contre les bandes de malandrins.

Plus au nord, on trouve “La Glacière de Monlési” est l’un des derniers glaciers souterrains du Jura. Ce glacier souterrain est visitable et se situe au cœur d’une grotte dont l’accès est dissimulé dans un pâturage boisé.

6. La Brévine

Dans cette haute vallée, jadis recouverte de noires joux (forêts), repaire des loups, seuls quelques passages permettaient de rejoindre Montbenoît, Pontarlier et les riches monastères de Montlebon et Morteau.

Contre une redevance au Seigneur, la résine de pin utilisée en poix était extraite des grands marais. Au milieu du XVIe siècle, les habitants du Locle défrichent la vallée, un temple y est construit en 1604.

C’est au début du XVIIIe siècle que commence l’exploitation de la tourbe pour le chauffage.

La beauté de cette terre est un bonheur pour les randonneurs mais c’est l’hiver qui a forgé sa renommée nordique. Son record de froid (42,6 degrés sous zéro) lui a valu l’appellation de « Sibérie de la Suisse ».

7. Le lac des Taillères

Selon la légende, au XVe siècle, les habitants d’Estallières, réveillés par un bruit effroyable, découvrirent à la place d’une forêt, une vaste étendue d’eau.

Aujourd’hui, pécheurs, baigneurs, randonneurs apprécie ce lac paisible. Gelé l’hiver, on y vient patiner de toute la contrée.

8. Le Bredot

L’ancienne frontière ecclésiastique entre le Vaux de Travers et le Val Sauget devient définitive après les défaites de Napoléon. Des bornes numérotés y sont posées en 1819. Des cafés-épiceries  jalonnaient la frontière : Le Bredot, La Côte du Cerf, l’Helvetia, etc.

On y montait de France et de Suisse pour y danser tous les dimanches. La Bricotte, petite contrebande de café, sucre, etc…, y était beaucoup pratiquée, malgré les loups (douaniers).

La ligne de partage des eaux Nord-Sud passe sur cette crête. Côté suisse, elle s’écoule vers l’Areuse, le Rhin et la mer du Nord, Côté France, vers le Doubs, le Rhône et la Méditerranée.

9. Le Perdrix

Pendant les longs mois d’hiver, cette ancienne ferme abritait hommes, bétail et fourrage. Une immense cheminée en bois, le Tuyé, surmontant le four à pain, conservait la viande du cochon. Cette pratique du fumé est devenue une spécialité réputée.

En hameaux ou isolées, ces fermes dépendaient au Moyen-âge de l’Abbaye de Montbenoit. Leurs habitants étaient soumis aux règles du coutumier sauget. Ce recueil qui régissait leur vie, leur attribuait quelques droits, mais surtout des devoirs, taxes, corvées, dime, etc.

C’est par ici, que le sel de Bourgogne passait en Helvétie (Suisse). Il était fort prisé par les fromagers. La Perdrix, station nordique au coeur de la montagne, est devenue un lieu de loisirs nature en toute saison. Un observatoire astronomique permet même de tutoyer les étoiles.

10. Montbenoît

En 1150, Landry sire de Joux, désirant racheter les fautes de ses ancêtres, fait don à l’archevêque de Besançon d’un sol inculte. Les chanoines de Saint-Maurice en Valais défrichent ce nouveau territoire avec l’aide de colons originaires de Savoie et des monts helvétiques. Ils érigent une église sur les lieux où l’ermite Benoit s’était retiré à la fin du XI siècle.

Durant six siècles, les abbés vont régner sur les douze villages du Saugeais. Parmi leurs nombreuses propriétés, ils possédaient des vignes à Arbois et Montigny, et également un droit sur le sel de Salins (20 charge).

Dans le Vautravers, sur les terres des sires de Neuchâtel, . un droit de pâture et d’affouage était accordé aux Saugets. En contrepartie, ils ne devaient point bâtir de châteaux sur le “Puit” de Remonot et le mont de la Fresse.

A XIVe siècle, l’Abbaye, harcelée par Louis de Joux et ses brigands,obtint la protection de son voisin Louis de Neuchâtel. Ravagée par la peste noire puis incendiée, l’Abbaye retrouve sa splendeur avec l’abbé Ferry de Carondelet, mécène de la renaissance.Le Saugeais, ce pays singulier qui possédait son patois, ses coutumes et traditions, s’est prolongé depuis 1947 par une république folklorique, qui assure la notoriété de Montbenoit.

Marcher sur la Vy aux Moines

Marche dans son intégralité

Le parcours complet de Môtiers à Montbenoît, représente 10 heures de marche. Il peut être donc effectué en une journée.

Pour le retour en Suisse depuis Montbenoît:

Il s’agira de rejoindre les villes de Morteau ou de Pontarlier en bus ( ligne Pontarlier – Morteau : deux à trois relations par jour) ou en taxi (environs 40 Euros). Puis,

  • depuis Pontarlier en train (TER ou RegionExpress) jusqu’à Neuchâtel (47 minutes)
  • ou depuis Morteau en train (TER) jusqu’à la Chaux-de-Fonds (31 minutes) en passant par le Locle.

A noter que les départ de trains étant relativement peu nombreux, il est préférable de s’informer sur les horaires de trains à l’avance.

Variantes proposées

Pour les moins téméraires ou moins entraînés, il est conseillé d’effectué le chemin de la “Vy aux Moines” en deux ou plusieurs étapes en prévoyant de préférence le parcours du retour par un autre itinéraire. Cela permet aux visiteurs de profiter plus amplement des paysages et des sites pittoresques.

Voici donc quelques variantes possibles :

Variante 1 (2 jours séparés)

1er jour:

Parcours à pied de Montbenoit au lac des Taillères puis jusqu’à la Brévine (environ 6 heures et 40 minutes de marche).

Retour

en transport publics: en bus de la Brévine à Fleurier

2ème jour :

Parcours à pied depuis le Lac des Taillères à Môtiers (env. 4 heures de marche)

Variante 2 (2 jours)

1er jour :

Môtiers – Les Seignes (env. 6 heures de marche). Nuitée dans le Gîte d’étape “La Maison des Seignes”

2ème jour :

Les Seignes – Montbenoit – Gilley (environ 6 heures de marche).

Retour

en train jusqu’à Môtiers par Morteau – La Chaux-de-Fonds – Neuchâtel

Variante 3 (2 jours)

1er jour :

Môtiers – La Perdrix (environ 8 heures de marche). Nuitée dans la maison d’hôtes de la Fresse ou à l’auberge de la Perdrix

2ème jour :

La Perdrix – Montbenoit – Pontarlier (environ 6 heures de marche).

Retour

jusqu’à Môtiers, en bus de Pontarlier à Fleurier, puis en train de Fleurier à Môtiers.

Variante 4 (2 jours)

1er jour :

Môtiers – La Brévine (environ 4 heures de marche) Nuitée dans un hôtel ou une chambre d’hôtes à la Brévine

2ème jour :

La Brévine – Montbenoit – Gilley (environ 8 heures de marche).

Retour

en train jusqu’à Môtiers par Morteau – La Chaux-de-Fonds – Neuchâtel

Variante 5 (3 jours)

1er jour :

Môtiers – La Brévine (environ 4 heures de marche). Nuitée dans un hôtel ou une chambre d’hôtes à la Brévine

2ème jour :

La Brévine – La Perdrix (environ 4 heures de marche) Nuitée dans la maison d’hôtes de la Fresse ou à l’auberge de la Perdrix

3ème jour :

La Perdrix – Montbenoît – Gilley (environ 4 heures de marche).

Retour

en train jusqu’à Môtiers par Morteau – La Chaux-de-Fonds – Neuchâtel

Variante 6 (3 jours)

1er jour :

Môtiers – La Perdrix (environ 8 heures de marche). Nuitée à l’auberge de la Perdrix

2ème jour :

La Perdrix – Montbenoît (environ 2 heures de marche), Montbenoît – La Perdrix (environ 3 heures de marche) Nuitée à l’auberge de la Perdrix

3ème jour :

La Perdrix – Les Alliés (975 m) – Les Dames des Entreportes (895 m) – Montagne du Larmont – Le Grand Taureau (1322 m – France) – Les Petits-Cernets (1142 m – Suisse) – Les Verrières (931 m). Compter 6-7 heures de marche.

Retour

en bus des Verrières à Fleurier puis en train de Fleurier à Môtiers

Variante 7 (3 jours)

1er jour :

Môtiers – La Perdrix (environ 8 heures de marche). Nuitée à l’auberge de la Perdrix

2ème jour :

La Perdrix – Montbenoit (environ 2 heures de marche), Montbenoit – Les Gras (890 m) – Les Cerneux (environ 3 heures de marche) Nuitée dans le Gîte d’étape “Auberge des Cerneux”

3ème jour :

Les Cerneux (1000 m.) – L’Helvétia (1121 m – frontière) – Les Taillères (1055 m) La Brévine (1046 m) – Le Crêtet – Le Sapel (1152 m) – Le Sapelet (1098 m) – Travers (748 m). (5 heures de marche)

Retour

en train depuis la gare de Travers jusqu’à Môtiers

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